sexta-feira, 7 de março de 2014

Café e risco cardiovascular: resumo de uma meta-análise

Le café, de par sa teneur en caféine, n’est pas dénué d’effets sur l’organisme. Cette base xanthique est connue pour ses vertus psychostimulantes et légèrement diurétiques, entre autres. Elle accélère le rythme cardiaque et, à fortes doses, elle peut avoir un effet bathmotrope positif. Des livres entiers ont été consacrés à cet or noir qui a toujours fasciné les humains. Selon Paracelse: “tout est poison, et rien n’est sans poison; ce qui fait le poison c’est la dose». Ce qui est vrai pour les médicaments, l’est pour les substances apparentées capables d’interagir avec divers récepteurs de l’organisme, ce qui est le cas de la caféine et de tous les breuvages ou préparations qui en contiennent. Pour ce qui est du café, l’association entre sa consommation et le risque de maladie cardiovasculaire (MCV) est l’objet d’une âpre controverse depuis fort longtemps.  Les résultats des études sont volontiers contradictoires et, pour tenter d’y voir plus clair, le recours à une méta-analyse s’imposait.

Une revue exhaustive des données de la littérature internationale a permis d’inclure 36 études de cohorte prospective qui ont regroupé, au total, 1 279 804 participants, dont 36 352 atteints d’une MCV avérée. L’objectif était de rechercher une relation de type dose-effet entre la consommation de café à long terme et le risquerelatif (RR) de MCV, qu’il s’agisse de la maladie coronarienne, de l’accident vasculaire cérébral, de l’insuffisance cardiaque ou de la mortalité cardiovasculaire.

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De cette méta-analyse, il ressort que la consommation de café, même à doses élevées (médiane 5), n’augmente pas le risque de MCV. Entre 3 et 5 tasses par jour, c’est même le contraire qui se produirait, à savoir une diminution de ce dernier, étant entendu que la liste des MCV retenues est limitative. Fait essentiel et inattendu: la relation dose-effet n’est pas linéaire, ce qui ne contrarie pas pour autant la maxime de Paracelse. Comme il se doit, ce n’est qu’une méta-analyse avec les réserves inhérentes à une telle approche. La globalité de l’analyse limite toute extrapolation à des populations particulières, d’autant qu’elle repose sur une comparaison cas-témoins. Néanmoins, l’information alimente et relativise le débat de manière constructive sans prétendre y mettre un terme. La vérité sur la caféine qui n’a pas fini de faire parler d’elle appartient à d’autres études, cela va sans dire…

Dr. Philippe Tellier



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